jeudi 18 septembre 2008

A l'hôtel (1)

Repos mérité pour Judith-Zohra. Une fois sa douche prise, elle a un peu atténué la fatigue due au voyage. Une fois sur le lit, elle alluma la télé et commença à repenser à tout ce qu'il l'a mena à revenir au Maroc.

Judith-Zohra Cohen est née dans une des rares villas restantes au centre ville Casablanca et qui datait des années 40. Son père, Haïm Cohen, détenait un magasin de pièces de rechange des véhicules dans le quartier commerçant de Derb Omar, hérité de son père et son oncle. Sa mère, Sarah Boukhebza, était une enseignante en Français dans un lycée public avant son mariage. Bien qu'elle est devenue femme au foyer, il lui arrive d'arrandir ses fins de mois en donnant des cours particuliers aux élèves de la mission. Judith-Zohra eut 2 grands frères : Maurice, gynécologue et vivant à Vancouver au Canada et Elie, auditeur comptable et se déplaçant d'un pays à un autre au gré de ses missions. Bien que cette famille ne vivait pas vraiment dans le luxe et qu'elle était plutôt dispersée géographiquement, elle se regroupait plus ou moins régulièrement lors de certaines fêtes religieuses comme la Haïloula. L'enfance de Judith-Zohra était simple avec ses plaisirs et ses contraintes. Elle était d'une nature curieuse et espiègle et n'arrêtait pas de poser des questions à tout le monde, même celles les plus difficiles à répondre à un enfant. Elle a suivi sa scolarité à l'Ecole Maïmonide depuis la maternelle jusqu'au brevet du collège où elle a été brillante. Ayant voulu faire des études supérieures aux Etats-Unis, Judith-Zohra a été envoyé chez la famille de son oncle maternel dans Brooklyn à New York.

A suivre

mercredi 17 septembre 2008

Retour au bercail...

Le vol entre New York et Casablanca a été plutôt difficile pour Judith-Zohra. Retard de plusieurs jours à cause des tempêtes de neige, surbooking et, pour arranger le tout, un jeune couple qui ont passé les 7 heures du vol à narguer la voyageuse avec les mots doux, les gestes câlins et, cerise sur le gâteau, des torride french kiss. Elle aurait aimé leur donner une bonne leçon en matière d'intimité en les écorchant vif si c'était un endroit autre que l'avion.

A l'arrivée de l'avion à l'Aéroport Mohamed V, Judith-Zohra n'a pas connu beaucoup de tracas. Habituée à voyager léger avec comme bagage son ordinateur portable et son sac à dos, elle n'avait pas besoin d'attendre les bagages comme les autres dans le terminal. Après avoir passé sans difficulté les épreuves du poste frontalier et de la douane, elle est sortie du terminal. Beaucoup de monde attendaient derrière la barrière qui sépare le hall de l'entré du terminal.

Comment je vais faire pour connaître Michael avec tout ce brouhaha ? Au moins, il aurait pu faire une pancarte avec mon nom ! Ils avaient raison de me dire que ce type est toujours en retard !

Enervée et fatiguée, elle se dirigea vers un café pas loin et prit une chaise pour s'assoire. Elle commenda un café et sortit son PDA pour contacter le tant attendu Michael. Cependant, le numéro est occupé malgré ses appels incessants. Un peu désabusée, elle prit un livre et continua sa lecture. Une demi-heure plus tard, le smartphone sonna, mettant fin à sa torpeur.

-Allo ?
-Bonsoir, c'est Madmoiselle Judith-Zora Cohen ?
-ZOHRA. Oui, c'est moi. Qui me demande ?
-C'est Michael Wilson, du bureau de liaison du FBI à Rabat. Je suis à l'aéroport mais je ne vous vois pas. Je voudrai savoir où vous êtes actuellement.
-C'est maintenant que vous me demandez où je suis ?! Cela fait un bout de temps que je vous cherche et que je vous contacte ! Alors me laisser ici comme ça est inadmissible !
-Comment dire ? Une affaire de dernière minute m'a empêché de venir à temps. En plus, on m'a informé que tu es originaire de Casablanca et...
-Ce n'est pas une pretexte pour me laisser ici. Peut être que je suis native de Casablanca mais cela fait plusieurs années que je ne suis pas venue...De toute façon, tu me trouveras dans le café qui est à côté de l'entrée du terminal 2 des voyageurs. Ne vous inquiètez-pas, je ne bougerai pas de ma place. Appelez-moi quand vous arrivez.

Judith-Zohra racrocha son smartphone et commença à contempler les personnes qui passaient devant elle. Un mouvement de va-et-viens de personnes différentes en couleurs, classes, formes, etc avec comme point commun leur présence dans l'aéroport : voyageurs, personnes les attendant, policiers, agents... Il faisait jour et plutôt doux malgré l'hiver. Le téléphone resonna.

-Judith, vous me voyez ? Je porte une jaquette cuir noir et un panatalon noir et mes cheveux sont blonds. Manifestez-vous vite !

Alors que Michael était en pleine conversation, une jeune femme avec de long cheveu noir soyeux et habillée d'un pull-over noir et une jupe légère s'approcha de lui. Elle portait un sac à dos noir sur son dos et elle avait l'allure d'une touriste. Michael, sentant sa présence, se retourna vers elle. Avant de lui adresser sa parole, elle a répliqué.

-Allez mon cher Michael ! On a un chemin à faire, n'est-ce pas ?

Durant la route vers Rabat par l'autoroute, Judith-Zohra contempla le paysage entourant la route. Beaucoup de choses ont changé depuis son départ vers les Etats-Unis il y a environ 15 ans pour les études. A la place de la verdure des champs à l'époque se sont érigés une jungle de villas et des immeubles plutôt difformes avec comme seul point commun le ciment tout puissant. La circulation était plutôt fluide mais de temps en temps des taxis blancs, des motocyclistes et des piétons jemenfoutistes prennent le pari d'utiliser l'autoroute sans gêne.

Peu être que la façade a changé, mais pour les mentalités ? On verra bien. Je me demande comment mon père réagira s'il apprenne mon arrivée.

-Judith ?
-Oui ? Répondit la demoiselle, maudissant Michael car il l'a réveillée de sa pensée.
-Il est dimanche. Vous serez hébergée dans une chambre d'hôtel plutôt convenable, histoire de vous reposer. Demain, vous rencontrez le responsable du bureau de liaison. Il vous paraîtra revêche mais il est plutôt professionnel et a un franc parler plutôt tranchant.
D'accord. Je vous demande une faveur ? Révéillez-moi à l'arrivée ! Ca me rendra moins coléreurse !

A suivre...