mardi 8 novembre 2011

Walter Bensousan

Walter Bensousan était homme d'affaires bien connu dans New York et un touche à tout. L'origine de sa famille remonte à son arrière grand-père, un artisan juif de Fès. Ayant émigré au Brésil au 19ème siècle à l'époque de la fièvre du caoutchouc, il fut d'abord exploitant et puis ouvrit une épicerie à Manaus. Son commerce prospérant, il décida de se diversifier dans l'agriculture et le bâtiment. En 1902, il décida de s'établir à São Paolo et se maria avec une polonaise ashkenaze qui était une fille d'un de ses cadres. De cette union naquirent 3 garçons et 2 filles qui ont assuré le développement de l'affaire familiale. Walter, le benjamin de la famille décida se lancer dans la nouvelle technologie et se lança dans une start-up spécialisée dans la miniaturisation des ordinateurs alors étudiant à Berkeley. Petit à petit, les affaires prirent de l'ampleur et il devint sollicité par les investisseurs alors qu'il venait à peine de terminer son bachelor en informatique. Des années plus tard, Walter Bensousan devint un poids lourd dans le commerce électronique ainsi que dans une chaîne de café destinés aux végétariens. En outre, Walter Bensousan était un philanthrope avec des donations destinées à la protection des forêts tropicales et n'hésitait pas à financer des missions d'archéologie dont son université était impliquée. Wilson fut un ami de fac de Walter et bénéficia de son aide lors de sa mission archéologique à Chellah.

Face à face dans un restaurant chic à Manhattan, Judith-Zohra écouta cette histoire tout en sirotant un jus de fruits. Elle a entendu l'histoire des marocains juifs cherchant fortune en Amérique du Sud mais ce fut la première fois qu'elle eut affaire avec un de ses descendants.

-La perte de Wilson est une grande perte pour nous et pour la communauté scientifique. Le royaume mystérieux des Berghoatas était jusqu'à récemment une énigme. C'est grâce à la dernière mission conjointe entre l'université de Californie et le Musée Archéologique de Rabat que des travaux de grandes ampleurs ont pu être réalisé avec comme résultat la découverte du Coran des Berghoatas. Afin de préserver le manuscrit, il a été suggéré de numériser le document et de l'étudier. Cependant, j'ai eu peur que le livre pourrait être de nouveau perdu au Maroc. J'ai proposé d'envoyer le manuscrit à l'université mais ma proposition a été refusée. J'ai peur que tout le travail fait sera perdu.

Judith-Zohra ne dit rien. Elle se contenta d'écouter. Son esprit fut surtout pris par le possible intérêt de Walter Bensimon pour le Coran des Berghoitas. Soudain, elle se rappela de devoir voir le professeur Simon Maalouf au plus vite.

-Je tiens à vous remercier pour cette invitation. Permettez-moi de vous quitter, je devrais revenir à la maison.
-D'accord. Mais j'insiste pour que je vous transporte par la limousine.
-Ce n'est pas grave. Ce n'est pas trop loin de ma maison.

Insistance d'un côté,  refus d'un autre. Judith-Zohra put aller seule à son appartement avec une pluie fine qui tomba depuis la grisaille de New York.

A suivre...

samedi 29 octobre 2011

L'autopsie de Wilson (2)

La nouvelle rendit Judith-Zohra aterrée. A peine qu'elle s'assit sur son lit, elle s'effondra et, bien que ce n'était pas dans sa nature, sanglota à chaudes larmes. Malgré toutes les précautions prises par Wilson, il a été tué. Pourquoi l'éliminer pour une question d'un vieux manuscrit sacré révélant un des grands mystères des Borghoitas ? D'autant plus qu'elle se trouva impliqée dans cette histoire sans en mesurer les conséquences. Après les pleures, elle s'endormit.

La matinée, Judith-Zohra reçut un appel de Michael.

-Je suis désolé pour la nouvelle. Je viens d'avoir plus d'informations il y a peu et je compte sur ta discretion.
Tu peux me dire comment il a été tué ?

-En fait, le meurtre a eu lieu dans la câle des véhicules d'un ferry reliant Tanger à Tarifa. Wilson a reçu une balle dans son dos et des traces de lutte sont visibles. Le ferry portant pavillon marocain et le corps retrouvé dans les eaux territoriales marocaines, ce dernier a été transporté à la morgue de l'hôpital de la ville. Dès que possible, je te transmets le rapport de son autopsie.

Judith prétexta une forte fièvre pour ne pas venir. Elle resta toute la journée dans sa chambre sur son lit attendant un email de Michael avec le rapport. Pour tuer le temps, elle regarda les photos de son séjour au Maroc lors de sa mission : paysages, durant la formation qu'elle prodiguait, avec les participants et quelques responsables, sans parler des photos avec sa famille lors d'une virée à un grand centre commerciale qu'elle a cru venu tout droit des USA. Elle tomba tout à coup sur une photo d'elle avec Wilson dans un site de fouille à Chellah, là où toute cette malédiction a commencé.

Une alerte sur le smartphone sonna. Ce devrait être le message et sa pièce-jointe tant attendue. Elle l'ouvrit et commença à le lire attentivement, l'ordinateur portable sur le lit et ventre bas.

-Bonne lecture et ne dis à personne à propos du document.

D'après le rapport, la mort de Wilson daterait il y a moins de 24 heures. Une balle de 9 mm a pénétré son dos et atteint son poumon droit. Cependant, une trainée de sang dans la câle où sont stationnés les véhicules indiquait qu'il a pu bougé malgré sa blessure. Des cellules épithéliales dans ses ongles et traces de bleus dans certaines zones de son corps indiquaient qu'il s'est défendu contre un ou plusieurs assaillants. Des tests ADN pourraient permettre de déterminer l'identité des meurtriers à condition qu'ils soient dans la base de données.

Quelques jours plus tard, le corps de Wilson fut rappatrié à New York. Après la célébration funéraire auquel Judith-Zohra répondit présente, Wilson a été enterré selon sa volonté à côté de son père dans la tombe familiale des Defoe. Une personne parmi l'assistance attira l'attention de Judith-Zohra : à la fin de la quarantaine, cheveux blancs et courts, visage ferme mais serein et une forme athlétique dans un costume noir enveloppé d'un impérméable éponyme. Tout le monde le saluait avec respect et il a même pris la peine de parler et d'accompagner les parents Defoe. Sans doute le célèbre mécène Walter Bensousan.

A la sortie du cimetière, Judith-Zohra marcha vers la station du bus à destination de Central Park. Soudain, une longue limousine noire passa à côté d'elle et s'arrêta. La fille, prenant quand même ses garde, fit semblant ignorer le véhicule. La fenêtre teintée électrique déscendit et une voix surgit :
-Mademoiselle Cohen ? Judith-Zohra Cohen ?

A suivre...

samedi 16 avril 2011

L'autopsie de Wilson (1)

-Judith-Zohra, on a retrouvé le corps de Wilson dans la calle des véhicules d'un ferry rapide espagnol à destination de l'Espagne.

La disparition rapide de Wilson depuis quelques heures renda Judith-Zohra hésitante. L'ambassade fut mise au courant et les recherches commencèrent. Que faire : revenir aux Etats-Unis ou rester pour les recherches ? Participer aux recherches tout en étant un témoin pourraient remettre en question les investigations. Dans le café de l'aéroport, attendant l'embarquement et sirotant une tasse de lait au chocolat, elle se remit à penser aux dernières instants où elle a vu Wilson. La clé USB fut mis en abri à l'intérieur de sa veste. Cet évènement gâcha la fin de son séjour dans son pays natal. Elle a eu droit à une cérémonie d'adieu de la part de quelques fonctionnaires de l'ambassade et une autre par la famille, sans parler des cadeaux et souvenirs qu'elle apporterait vers ses amis.

Le trajet ne connut pas beaucoup de rebondissement exception le fait d'avoir un escale à Paris pour prendre l'avion à destination de New York et les turbulences atmosphérique. Au retour à son petit studio, elle mit aussitôt son paquetage à terre et se dirigea vers son lit. Le décalage horaire et le voyage l'ont mise à rude épreuve et l'ont jetté dans les bras de Morphée. Toute la journée.

Le quotidien de Judith-Zohra revint. Sauf urgence due à son travail, elle se réveillait à 6 heures du matin. Elle sortait faire du jogging à l'intérieur de Central Park, à moins de 10 minutes. Outre le fait que cela la destressait, elle en profitait également pour être prête au marathon annuel de New York dans quelques mois. Après la douche et un petit-déjeuner constitué de corn flakes, lait et jus, elle descendais vers le métro. Après environ 30 minutes de trafic, elle arrivait au bureau new yorkais du FBI. La médico-legiste passait principalement sa journée entre les laboratoires et la morgue jusqu'à 17h ou 18h. Après le travail, même trajet du métro pour rejoindre ses cousines américaines dans un café pas loin de son domicile qui, par hasard, ne se trouve pas loin de celle de la branche américaine de la famille. Vers 21h, elle préparait ses rapports de travail ou bien regardait la télévision jusqu'à 23h où elle étaignait les feux. 10 jours après son retour du Maroc, elle reçut un message sur son portable alors qu'elle prenait du café à coté du distributeur.

On a retrouvé le corps de Wilson à Madrid. Je te tiendrai au courant dès que possible. Michael

A suivre...